Campagne Remmoa

la zone des Antilles entièrement survolée

10 novembre 2017

Il aura finalement fallu 50 jours, interrompus par deux cyclones et répartis entre le mois de septembre, les deux dernières semaines d’octobre et les premiers jours de novembre, pour couvrir les 180 500 km2 de mer prévus au plan d'échantillonnage des Antilles.

L’équipe de Remmoa a ainsi survolé, 150 heures durant, les espaces marins des îles des Antilles françaises, des îles du vent des Antilles néerlandaises et de la Dominique en quête de la mégafaune pélagique.

Cette campagne marquée par les événements climatiques aura enregistré :

  • 87 observations de cétacés (12 taxons),
  • environ 700 observations d’oiseaux marins,
  • plus d’une centaine d’observations de tortues à écaille, tortue luth, raie manta, diable de mer et requin océanique.

Les grands plongeurs omniprésents au large

Adeptes des grandes profondeurs,  les cachalots, les kogias et les baleines à bec ne sont pas les mammifères marins les plus faciles à apercevoir. Leur omniprésence au large des petites Antilles a été une des belles surprises de cette campagne. Les observations de ces grands plongeurs représentent 40% des observations de cétacés. Plus près des côtes ce sont les petits delphinidés qui ont été majoritairement relevés.

Les oiseaux perturbés par l’activité cycloniques ?

Les pailles-en-queue et les fous à pieds rouges ont été les espèces les plus observées particulièrement au large. Cependant les oiseaux ont globalement montré des taux d'observations faibles pendant cette campagne. Le lien éventuel entre ce constat et les événements météorologiques de septembre est à creuser.

Les déchets, indices indésirables des activités humaines

On ne peut plus ignorer que les déchets résultant des activités humaines terrestres comme marines sont présents dans toutes les mers du globe. Les scientifiques de Remmoa  l’ont à nouveau constaté pendant cette deuxième campagne. Ce sont ainsi 2 000 observations d’indices d'activité humaine, dont 1 500 de macro-déchets et près de 90 dispositifs de concentration de poissons qui ont été enregistrés aux Antilles. Les déchets ont sans surprise été beaucoup plus nombreux côté Caraïbes. Ce résultat est également à relativiser avec les épisodes de fortes pluies liés aux cyclones.

visuel de la campagne Antille-Guyane 2017

Visuel de la campagne Remmoa Antilles-Guyane 2017 réalisé par Amandine Julia, élève de terminale à la section « art appliqué » du lycée Raoul Georges Nicolo de Basse-Terre en Guadeloupe.

Amandine Julia

Visuel de la campagne Remmoa Antilles-Guyane 2017 réalisé par Amandine Julia, élève de terminale à la section « art appliqué » du lycée Raoul Georges Nicolo de Basse-Terre en Guadeloupe.

Amandine Julia

Ecoliers et lycéens, acteurs de la campagne

Les interventions pédagogiques réalisées dans un lycée et trois écoles primaires (Petit Bourg, Saint Claude et Saint François) ont permis de présenter la mission à près de 600 enfants. Les 100 élèves de la section « art appliqué » du lycée Raoul Georges Nicolo de Basse-Terre ont travaillé sur le visuel de la campagne et ont fourni des propositions d'une qualité impressionnante. Le jury, composé de l'équipe de Remmoa, des élèves et de leurs professeurs, a finalement désigné le travail d'Amandine Julia, élève de terminal, comme gagnant pour représenter cette campagne Antilles-Guyane 2017.
Félicitation pour ce travail !

Fin de la campagne Remmoa Antilles-Guyanes 2017 et perspectives

Les survols de la zone Antilles ainsi achevés sonne la fin de la période de terrain de cette campagne Remmoa Antilles-Guyanes 2017. Ces premiers résultats à chaud ainsi que ceux obtenus en Guyane sont à confirmer et à approfondir avec le traitement des données qui attend maintenant les scientifiques de l’observatoire Pelagis.

La première campagne de 2008 ayant eu lieu aux Antilles en février-mars et celle de 2017 en septembre-octobre, la comparaison permettant de suivre l’évolution des populations des cétacés et autre mégafaune sera délicate. D’autant que l’effort d’observations qui avait été mené en 2008 a été deux fois inférieur à celui réalisé cette année. Cependant, en attendant la prochaine campagne, les résultats de cette année apporteront aux gestionnaires locaux des informations sur l’abondance et la répartition actuelle de ces espèces indicatrices de l’état de santé du milieu marin. Ils pourront être complétés par des études plus localisées.

Le sanctuaire Agoa qui révise actuellement son plan de gestion est un des bénéficiaires de ces données.