Un rorqual à bosse photo-identifié dans trois sanctuaires différents, du Canada aux Antilles

20 décembre 2014

Depuis une trentaine d’années, des réseaux d’observateurs de mammifères marins, situés dans des zones géographiques différentes alimentent des catalogues de photo-identification de différentes espèces de mammifères marins.
Les photographies de leurs nageoires caudales et dorsales constituent en effet de véritables cartes d’identité, et grâce au partage de leurs données, ces observateurs peuvent ainsi comparer leurs photographies, et ainsi retracer le parcours d’un individu dans différents points géographiques, correspondant à leurs aires de reproduction, d’alimentation.

Procédé d’identification efficace : le matching

Le matching est le procédé d’appariement, par lequel on compare des catalogues de photos d’identification pour essayer de trouver des correspondances entre les individus photographiés entre les différentes zones et plusieurs années, afin d’acquérir des connaissances sur les habitats qu’ils exploitent. C’est grâce à ce procédé d’appariement, plus communément que des observateurs de l’OMMAG (Observatoire des mammifères marins de l’archipel guadeloupéen), Stellwagen Bank et Cetacean Research Unit ont pu faire le lien entre plusieurs photos d’un même rorqual à bosse (Megaptera novaeangliae), prises dans trois sanctuaires différents. Il avait été photographié pour la première fois au Canada en 1985.

Ils ont également pu établir une carte des différents points d’observation au cour du temps de cet individu, qui s’est déplacé depuis le Canada jusqu’aux Antilles, permettant ainsi à ces observateurs de visualiser les potentielles routes de circulation des animaux entre les trois sanctuaires (Stellwagen Bank, Santuario de Mamíferos Marinos de la República Dominicana, et Agoa).

Vers une future collaboration entre les sanctuaires ?

Au-delà des connaissances acquises, ce sont autant d’éléments qui constituent un témoignage du travail réalisé par de nombreux acteurs depuis plusieurs années au sein de sanctuaires qui ont vu le jour notamment grâce à leur volonté de protection de ces espèces, et un bel exemple de coopération qui pourrait se prolonger  dans la cadre de coopérations pour améliorer la protection des couloirs de migration.