La photo-identification ou photo-ID des cétacés
Au sein du sanctuaire Agoa, différentes techniques existent pour étudier les déplacements des espèces qui y évoluent. Parmi elles, la photo-identification.
Qu'est-ce que la photo-identification ?
La photo-identification consiste à collecter et trier des photos d'éléments caractéristiques des cétacés. En effet, chaque individu est unique et possède des caractéristiques qui lui sont propres. Les motifs (ou patterns) et formes des nageoires (dorsales et/ou caudales) des cétacés en particulier permettent une identification individuelle des animaux.
Par exemple, la nageoire caudale des baleines à bosse est très souvent marquée et possède un pattern de coloration unique, c'est l'équivalent de l'empreinte digitale chez l'humain.
Pour les dauphins, c'est l'aileron dorsal qui est marqué par des blessures, des taches et des cicatrices qui permettent leur identification.
Les dauphins peuvent être identifiés grâce à leur nageoire dorsale.
Laurine Polinice / Office français de la biodiversité
Les dauphins peuvent être identifiés grâce à leur nageoire dorsale.
Laurine Polinice / Office français de la biodiversité
Les baleines à bosse sont identifiables grâce aux motifs de leur nageoire caudale.
Jeffrey Bernus / Office français de la biodiversité
Les baleines à bosse sont identifiables grâce aux motifs de leur nageoire caudale.
Jeffrey Bernus / Office français de la biodiversité
Les matchs de photos-ID
On constitue une collection de photos identification d’individus dans le temps, regroupée sous forme de catalogues d'espèces sur des applications telles que Flukebook ou OBSenMer. Il est alors possible de comparer les nouvelles photos, prises lors de campagnes scientifiques ou transmises par les whale watchers et les plaisanciers, avec les photos issues des catalogues.
Le terme de « match » est utilisé lorsque deux photos sont appariées, c'est à dire qu’il s’agit d’un seul et même individu sur les deux images.
Les matchs permettent de déterminer où et quand a été vu un individu, de connaître sa route migratoire ou son lieu de résidence, et même d'estimer le nombre d'individus d'une population.
Ci-dessous, l'exemple d'un match de l'espèce Stenella attenuata : l’individu baptisé Arnold a été observé au large de la côte Ouest de la Guadeloupe à deux reprises, en 2014 et en 2020. Sa nageoire dorsale présente une forme très particulière identifiable facilement.
Exemple d'un match de l'espèce Stenella attenuata.
Cédric Millon
Exemple d'un match de l'espèce Stenella attenuata.
Cédric Millon
Une étude sur ce sujet, subventionnée par le Sanctuaire Agoa, a été réalisée par Baptiste Courtin en 2020 dans le cadre d'un stage encadré par Benjamin de Montgolfier et Morjane Safi (bureau d'étude Aquasearch, Martinique) et par Laurent Bouveret (association OMMAG, observatoire des mammifères marins de l'archipel guadeloupéen).
Un rorqual à bosse photo-identifié dans trois sanctuaires différents, du Canada aux Antilles
Attention, il est interdit d'approcher les animaux à moins de 300m et s'ils viennent vers le bateau, il convient de réduire sa vitesse en maintenant son cap pour les perturber le moins possible.
Prendre les mammifères marins en photo nécessite donc un matériel photographique adapté, et notamment un téléobjectif. Pour faire une bonne photo-identification, il faut aussi prendre soin de photographier la nageoire dorsale ou caudale de l'animal de manière perpendiculaire à l'objectif.